L’isolation thermique par l’intérieur (ITI) est une solution courante pour améliorer la performance énergétique d’un bâtiment existant. Cependant, elle présente certains défis, notamment la gestion des ponts thermiques, en particulier aux liaisons entre murs porteurs transversaux (murs de refend) et murs de façade. Pour y remédier, le manchonnage s’impose comme une solution efficace. Voici pourquoi et comment le mettre en œuvre.
Pourquoi traiter le pont thermique au niveau des murs de refend ?
Le mur de refend est un mur porteur intérieur, généralement en contact avec le plancher et les murs de façade. Lorsqu’on isole un bâtiment par l’intérieur, ces murs restent souvent non isolés, car ils ne donnent pas directement sur l’extérieur. Toutefois, ils constituent une voie de transfert thermique indirecte : la chaleur peut fuir par conduction entre le mur isolé (façade) et le mur de refend, générant un pont thermique linéique à la jonction.
Les conséquences sont :
- Pertes de chaleur localisées (donc surcoût énergétique),
- Inconfort thermique (zones froides),
- Risque de condensation et développement de moisissures.
Qu’est-ce que le manchonnage ?
Le manchonnage consiste à prolonger l’isolant intérieur du mur de façade sur quelques dizaines de centimètres sur le mur de refend, en formant un « manchon » isolant autour de la liaison. Cette bande d’isolant permet de casser la continuité du pont thermique.
Objectifs du manchonnage :
- Réduire la déperdition de chaleur par les parois intérieures massives,
- Limiter les zones froides et améliorer le confort intérieur,
- Prévenir la formation de condensation dans les angles,
- Contribuer à l’atteinte des objectifs réglementaires (RE2020, rénovation énergétique globale, etc.).
Comment réaliser un manchonnage efficace ?
1. Identification des zones concernées
Avant tout, il faut localiser les liaisons entre murs de façade et murs de refend. Le manchonnage est pertinent pour tous les murs de refend perpendiculaires ou accolés à des murs isolés par l’intérieur.
2. Détermination des dimensions
La largeur recommandée du manchonnage varie selon les configurations, mais elle est généralement de 40 à 60 cm depuis la jonction. Un calcul précis peut être fait à l’aide d’un logiciel de simulation thermique 2D ou 3D (ex. : THERM, COMSOL) ou en se référant aux fiches de ponts thermiques du CSTB.
3. Pose de l’isolant
- Utiliser le même isolant que celui du mur de façade ou un équivalent (même résistance thermique, même épaisseur si possible).
- Assurer une continuité parfaite du pare-vapeur ou de la membrane d’étanchéité à l’air, sans discontinuité dans l’angle.
- Éviter les coupures ou interruptions dans l’isolant au niveau des angles ou autour des réseaux.
4. Finitions
- Le manchonnage est ensuite recouvert de la même finition intérieure (plaque de plâtre, enduit, etc.) que le reste du mur isolé.
- Une attention particulière est à porter aux angles sortants ou rentrants, qui doivent être traités soigneusement pour éviter toute infiltration d’air ou rupture d’isolant.
Astuce : penser à la coordination
Le manchonnage, bien que simple en apparence, nécessite une bonne coordination entre les corps d’état : plaquistes, électriciens, plombiers… Une mauvaise exécution ou un percement intempestif de l’isolant peut compromettre toute l’efficacité de la solution.
En résumé
| Avantages du manchonnage sur mur de refend |
|---|
| ✅ Réduction des ponts thermiques |
| ✅ Amélioration du confort thermique |
| ✅ Meilleure performance énergétique globale |
| ✅ Prévention des pathologies (moisissures) |
